mardi 18 mai 2010

Chronique estomacale

Bonjour mes chers lecteurs adorés!

Après une épisode sur le vent malouin, passons aux choses sérieuses!!
Depuis le début de mon séjour à Saint-Malo, je suis affligée d'un grave problème, pire je voue un culte assumé à un des sept péchés capitaux, je pratique le péché sans grande retenue, je suis coupable,
mea culpa. Maman, je te rassure, je ne fais pas mention ici du péché de luxure, mais bien de la gourmandise. Je ne suis naturellement pas fervente de repas lourds qui ne se lassent pas de services ; entrée, plat principal, premier dessert, second dessert, café, petit biscuit qui vient avec le café etc. Je suis du genre à apprécier un repas frugal et un bon dessert que j'anticipe toujours avant de l'avoir commencé.

Il n'eut suffit de quelques jours dans la région bretonne pour préssentir dans mon corps un changement, non pas que j'eus pris du poids, mais plutôt que je pouvais sentir mon estomac se tailler une place inhabituellement grande dans mon petit corps et que je pouvais l'entendre plus souvent qu'à l'habitude gémir d'un sevrage bien court.

Je me suis plaint allègrement aux restaurants de servir de trop bonnes galettes et de trop bonnes crêpes. Imaginez-vous une galette (crêpe salée) au jambon de parme, avec des champignons, des épinards, de la crème fraîche et une boule de glace au fromage de chèvre sur le dessus, ou encore, une galette poulet, tomates, curry, crème fraîche, sans oublier la crêpe...la fameuse crêpe au caramel au beurre salé, parfois enrichie d'une boule de glace au chocolat ou d'amandes grillée ou encore de pommes caramélisées!!!! Julianna m'avait bien averti que je ne m'en remettrais pas, mais je crois ne pas avoir assez écouté... il est maintenant trop tard pour rebrousser chemin, désolée métabolisme au repos, il est temps de reprendre le travail!!! Alors après m'être plaint aux restaurants que leur nourriture était trop bonne et l'offre du dessert trop difficile à décliner, quelqu'un m'a rassuré avec de sages paroles : " vous savez c'est l'air marin qui double l'appétit!" Je me suis assurée que ledit monsieur ne se moquait pas de moi et étrangement à partir de ce moment, tous me l'ont confirmé! L'air du large les amis ouvre l'appétit. Eh bien, je n'avais jamais entendu ça auparavant et ça me convient parfaitement comme excuse pour continuer à me remplir la panse!

Mais ne vous inquiétez pas vous mes amis à la maison qui êtes toujours soucieux de mon bien-être et de ma santé (en fait, il y a probablement juste ma mère pour l'instant qui s'en souci vraiment) mais je marche en moyenne une heure tous les jours et je fais de la randonnée, alors je ne roulerai ni ne flotterai sur le chemin du retour!!


mardi 11 mai 2010

Les séries à ma manière

Dans cette foulée des séries que notre sport national nous fait vivre chaque année, j'ai décidé de rendre hommage à notre chère équipe des Canadiens de Montréal qui cette année hors de toutes attentes tiennent le gouvernail bien fort d'une main pointant avec l'autre vers la victoire!

De mon côté, j'ai décidé que mon adversaire serait le vent malouin!

Premier affrontement: Vent : 1 Mia : 0

Comme je suis une fille plutôt simple, mais un brin fière, j'ai entrepris au début de mon séjour ici à Saint-Malo, de me coiffer pour être un minimum présentable à mon lieu de travail. Armée d'une brosse, d'un fer plat, d'un séchoir et de beaucoup de volonté, je me plaçais les cheveux avant de partir travailler. Il ne fallait pas plus de 35 minutes de marche sur le sillon pour que je me rende vite à l'évidence... je perdais mon temps à me coiffer.... un exemple :


Deuxième affrontement : Vent : 0 Mia : 1

Attention! Je tiens à mentionner que je suis une personne organisée! Avant de partir pour 5 mois, je me suis bien renseignée sur la température de la place et je me suis équipée d'un imper vraiment hors pair! Les premiers temps à Paris... basta! Je n'en ai pas eu besoin, soleil au rendez-vous, chaleur à en faire oublier l'hiver! Saint-Malo m'attendait toutefois de pied ferme avec sa température à arracher des portes de granges et à faire pleurer même les gens du Nord! Chaque matin depuis mon arrivée, j'enfile consciencieusement camisole, chandail à manches longues, chandail de laine, polar et imper... Muni de mon foulard et des gants qu'Andrée-Anne m'a généreusement prêté, je pars pour le boulot ralenti dans ma course par les secousses de vent fanfaronnes qui me rappellent à tous les 10 pas qu'il est bien plus fort que moi...Toutefois, je ne regrète pas mon imper à 100 $ ( Mon père s'est exclamé : " c'est donc ben cher un imper" quand je lui ai dit le prix...et en plus il était moitié prix!) car il fait son boulot en me protégeant de la pluie, il est joli et hors de toutes attentes...il coupe le vent ... nananananèrrrrrrrrrre!

Troisième affrontement : Vent : 1 Mia : 0

Chaque matin à la Maison du Québec nous devons hisser 6 drapeaux du Québec et les descendre le soir venu. Je peux affirmer que j'ai fait mon initiation au Kitesurf ou pour ceux qui ne connaissent pas le Kitesurf, disons au parachute, bien malgré moi la semaine dernière. Je n'ai pas pris le temps de m'informer sur la force du vent, mais selon mon estimation personnelle, il devait être de 300 km/h!!! Imagniez moi qui fait tout de même 125 livres, tenant un escabeau sous le bras et un sac rempli de drapeaux dans l'autre main me prendre une bourasque de vent sur la place du Québec devant un océan bien moqueur, qui n'a pas cessé sa masquarade même si j'avais du mal à tenir en place. Voilà que je place l'escabeau au pied du mat et que j'accroche avec l'énergie du désespoir le sac de drapeaux au crochet sur le mat. Je monte les marche en prenant soin de m'aggripper à chacune d'entre elles avec les mains d'abord et une fois l'avant dernière marche atteinte... de me demander sérieusement ce que je fais là! Le vent tellement fort que je dois enlasser le mat de mes deux bras, pas très pratique quand le but est de monter des drapeaux. Sous l'oeil attentif un visiteur, je dénoue les cordes et je redescend les marches pour nouer cette fois le drapeau. Je suis presqu'aussitôt emportée par une bourrasque de vent digne de la colère d'un Dieu mytique et JE VOUS JURE!!! je me suis sentie décoller! Mon instinct québécois me rattrappe rapidement, trop rapidement et je lance un TARBARNAK!!! bien rond en bouche qui a malheureusement rejoint l'oreille du visiteur toujours spectateur de mon initiation au parachute! Au moins il a rit et je me suis excusée, mais de toute manière, il n'avait pas semblé comprendre que je venais d'évoquer la religion dans toute sa grâce et sa fougue à la québécoise! J'ai survécu, c'est ce qui est à retenir et pour votre plaisir voici des images de nos drapeaux! :





Malheureusement pour moi les séries contre le vent se termine vent : 2 Mia 1! En espérant que les Canadiens feront mieux contre les pinguins demain soir!

mercredi 5 mai 2010

Des larmes dans la mer



Dimanche dernier, je lâche un coup de fil à mes parents, sans réponse ! C'est possible, ils ont pris l'habitude d'aller marcher chaque fois que j'appelle, ou plutôt, j'ai la bosse d'appeler chaque fois qu'ils vont marcher. Pas de problème! Je suis légèrement déçue, j'aurais aimé entendre la voix de ma mère que j'aime tant. Je laisse un message sur le répondeur.

Lundi, je travaille seule à la Maison du Québec, j'attends la fin de la journée pour une seconde tentative de rejoindre mes parents. Cette fois, je téléphone au travail de ma mère pour ne pas la manquer. On me dit qu'elle s'est absentée pour la journée dans le but de rendre visite à sa mère. Oups! Le coeur me sert. Il me semble que ce n'est pas le genre de ma mère.... Je remercie la dame avant de raccrocher. Je dépose le combiné, quelques voix intérieures se contredisent. D'une part, je m'inquiète, peut-être l'état de santé de ma grand-mère aurait-il dépéri plus rapidement que je l'aurais cru ? De l'autre côté, je me rassure, grand-maman avait peut-être seulement besoin de quelqu'un pour l'accompagner à un traitement. Je décroche à nouveau, je compose le numéro de la maison de mes parents. Il suffit que papa réponde et j'en aurai le coeur net.

Un coup, deux coups, trois coups...MAIS ALLEZ DÉCROCHE!! quatre coups et le répondeur embarque. Si papa n'est pas là c'est que ma peur peut tranquillement se confirmer. Je laisse un message tremblant sur la bande sonore : "C'est Mia, je sais que vous êtes chez grand-maman euh... (tentant de contenir mon stress, me disant que je recevrais bientôt un message de maman me confirmant que grand-maman allait bien) que se passe-t-il ? J'aimerais avoir des nouvelles... Je vous aime, donnez-moi des nouvelles.... Je vous aime très fort tous les deux...vraiment...alors donnez-moi des nouvelles...Ah oui! je vais bien au cas où vous vous le demandiez euh...c'est ça!"

Mercredi matin, je rate le bus pour le manoir Jacques Cartier, "c'est pas grave, j'irai cet après-midi." Je retourne au foyer des jeunes travailleurs. Il n' y a personne à la borne internet, je m'y installe, j'ouvre ma boîte de courriels. 3 messages, mon amoureux, ma soeur et ma mère. Le sujet du message de ma mère est " des nouvelles" Je l'ouvre confiante et au premier regard je comprends instantanément! Un message anormalement long pour ma mère, pas de paragraphes ce qui trahi l'émotion. La gorge me serre peu à peu, j'essaie de rester calme pour lire correctement et j'arrive soudainement au passage :" grand-maman est décédée hier, nous sommes tristes, mais heureux à la fois car elle souffrait beaucoup. Sois en paix, car elle l'était. Avant qu'elle parte je lui ai dis ton nom à son oreille, car elle ne pouvait plus parler, je l'ai embrassé pour toi."

À ce moment je suis en plein coeur de la salle commune au foyer. Je fonds en larme ne retenant que très peu mes sanglots. " Sois en paix..." Les gens s'affairaient à leurs tâches autour de moi. Je suis seule face à un écran qui ne me renvoi aucune compassion. L'impression d'être seule s'accroît, malgré le bruit autour, il ne reste plus que moi et le son de mon coeur crispé.

Au bout d'un moment, je réagis, clique sur "répondre", je tente d'écrire en retour à maman, le clavier français rend mon rythme misérable, je ne sais pas quoi dire. Je ne peux pas imaginer le chagrin de ma mère, le mien est vaste, j'aimerais être auprès de ma famille pour traverser cette épreuve. Au lieu de ça, j'ai traversé une partie de la ville. C'est l'océan qui a bercé ma peine, le vent a séché quelques larmes et emporté les autres auprès de ceux que j'aime partageant ainsi leur chagrin.

Je tenais à faire ce dernier hommage à Grand-maman Marguerite de laquelle je garde un souvenir plein d'humour, de joie et d'amour.

Merci de partager ce moment avec moi.



dimanche 2 mai 2010






Bonjour tous!

Pour ceux qui ont déjà l'habitude...je tarde toujours pour les nouvelles, mais ma résolution de l'année 2010 sera de tenir le cap en vous relatant les faits marquants et les émotions que mon voisinage français m'apportera durant mon séjour ici...voyons si je tiendrai le coup!



Paris ou le préambule

Il y aurait bien sûr des tonnes d'images à raconter, des anecdotes par neuvaine, des goûts à vous décrire, des accents à vous dicter, parce qu'il ne faut pas plus d'une journée à Paris pour réaliser que nous ne sommes plus à gauche de l'Atlantique! J'ai donc passé 6 jours à Paris avant de d'installer mon nid à Saint-Malo. Voici les faits qui ont marqué mon imaginaire, ma réflexion, mon oreille, mais surtout mes yeux.


Les avions ayant arrêté de bouder le ciel à la suite de l'éruption du volcan islandais, nous avons pu décoller à temps pour notre rendez-vous galant avec l'élégante Paris. Dès le premier jour, malgré le sevrage de sommeil à bord de l'avion (eh oui...j'ai peur en avion que voulez-vous nous sommes tous irrationnaux quelque part!) nous n'avons pas perdu de temps avant de nous perdre dans les spirales de la ville. Au menu du jour, une visite guidée d'un quartier avec le guide prescrit par l'OFQJ... que nous n'avons finalement pas suivi, non pas par esprit de rébellion, mais plutôt en raison de l'espièglerie de notre curiosité. Flâner dans les rues, s'arrêter dès que l'oeil fût attiré par une image, un livre, un édifice ou tout simplement parce que l'odeur et la vision d'une boulangerie sollicitait trop fortement notre estomac voilà la programmation que nous nous étions fixées. Encore inexpérimentées à retrouver notre chemin dans les rues et quartiers circulaires de la grande ville, nous avons maintes fois exploré le même rond-point avant de finalement le traverser anarchiquement en son centre en plein coeur des voitures, tentant de les éviter dans leur course toute aussi anarchique. Attention à la maison! nous sommes des professionnelles, ne tentez surtout pas de nous imiter lors de votre séjour à Paris. Vous savez les lignes blanches pour piétons ont confirmé leur utilité!


C'est donc à travers nos ballades hasardeuses que j'ai fait le constat suivant " Dieu qu'il ya des cafés à Paris!" On en retrouve un à tous les coins de rue, même que je crois que la ville est en pénurie de coins de rue et qu'ils devront bientôt en débloquer de nouveaux! Honnêtement, je parie qu'au recenssement, on dénombre 1 café à tous les 100 habitants.

Le matin l'appel de la pâtisserie ou du pain qui se manifeste jusque dans la rue par une odeur de beurre et de pâte fraîche et le soir, l'odeur des grillades et les bouteilles de vin sur les tables des terrasses... laissez-moi vous dire que j'ai passé un temps affreux à Paris!

Quelques fois, comme si nous étions des bêtes de foire, les gens nous demandaient de parler juste pour entendre notre accent et l'imiter pâlement par la suite. C'est d'ailleurs le cas de jeunes garçons qui nous quémendaient 20 centimes dans la rue et qui ont vite renoncé à l'argent pour se rabattre sur une session de diction à la québécoise. On nous a même fait acoster en nous disant " hé! mais c'est le cousines!" et pour la plupart de ceux qui avaient foulé la terre de notre belle province, nous recevions un accueil chaleureux suivi d'un " c'est beau le Québec et les gens y sont vraiment sympa!"

Dans la rubrique des choses exceptionnelles qui m'ont marqué à Paris, je ne voudrais pas oublier bien sûr la Tout Eiffel qui scintille au coucher du soleil toutes les cinq premières minutes de chaque heure, ainsi que les avenues magnifiques débouchants presqu'à tout coup sur un monument, que j'appelle affectueussement les énormes bibelots à rond-point. (si vous voulez en savoir plus à ce sujet vous n'avez qu'à demander.) J'ai été touché par les quêteux dans le métro qui s'expriment en prose et avec un tel verbe qu'on se croirait au théâtre. mais le point culminant du séjour aura été la manifestations des agriculteurs qui ont défilés par millier à bord de leur tracteur arborant slogan et drapeau.

Je ne pourrais terminer cet article sans vous spécifier que j'ai été fidèle à mon verre de vin quotidien, que j'ai fait exploser le moteur de mon sèche cheveux cause de survoltage, que je n'ai pas acheté 3 tours eiffel miniatures pour 1 € même si on me l'a offert plus d'une trentaine de fois, que j'ai été hébergée par une française nommée Julie et que sa clé d'appartement ressemblait à celle d'un château, que je suis tombée amoureuse de Montmartre et qu'en passant par le Sacré coeur malgré la fête qui battait son plein dehors dans les escaliers de l'Église, j'ai trouvé la sérinnité de déposer une prière pour mon adorable grand-maman Marguerite qui est malade et pour tous ceux que j'aime et qui sont enssevelis sous la neige en cette fin d'avril .

Paris, lieu d'émerveillements, de découvertes et de souvenirs.


Bientôt vous aurez mes impressions de mon arrivée à Saint-Malo et des PHOTOS youppi!!!!